Quelques motifs architecturaux remarquables, éléments de l'architecture de Fédry, dans le département de la Haute-Saône en France-Comté, qui permettent de par leur fréquence, de créer une harmonie du bâti...

Quelques éléments extraits de l'architecture typique franc-comtoise

    L'architecture réussie est le plus souvent celle qui reprend des éléments architecturaux canoniques de l'existant historique, en totalité ou sous forme de détails éparses et ce, pour s'intégrer harmonieusement au reste existant en dépits de sa nouveauté: c'est ce qui plaît aux gens des "grandes villes" modernes. Ils sont souvent stressés sur ce point-là aussi. Quels sont les principaux éléments architecturaux que l'on remarque à Fédry (département de Haute-Saône, en Franche-comté)?

029-l-oeil-de-boeuf-et-la-gouliche.png
L'oeil-de-boeuf et la gouliche.

Souvent reconnaissables ensemble, l'oeil-de-boeuf qui donnait une vue sur le passage de la rue depuis la cuisine, et la gouliche (ici, dessinée dessous) qui rejetait l'eau de l'évier de la cuisine dans le fossé. La gouliche était le système "tout à l'égout" d'antan.


030-l'evier.png
L'évier de la cuisine (autrefois en pierre taillée d'un seul bloc), vue depuis l'intérieur.

Imposante et plate, la pierre d'évier faisait près de 1,5 mètre par 2 mètres. Un bec verseur, appelé "la gouliche", permettait le rejet de l'eau usée à l'extérieure de "la souillarde" (autre nom de la cuisine). Les étagères encastrées dans l'épaisseur du mur étaient également en pierre. "L'oeil de boeuf" permettait l'entrée de la lumière naturelle juste au-dessus de la pierre de l'évier. L'épaisseur de cette partie de mur était plus étroite, ce qui permettait de conserver une certaine fraîcheur, utilisée pour la conservation courte d'aliments dans ce réduit.


032-la-disposition-souillarde-cuisine-chambre.png
La cuisine aussi appelée "la souillarde".

"La souillarde" (cuisine) et son coin évier étaient souvent séparés du coin à vivre (la salle à manger où trônait l'horloge franc-comtoise) par une petite porte et par une légère cloison, juste pour séparer visuellement.
De nombreux poêles (souvent avec une plaque de chauffe type cuisinière, pour pouvoir faire réchauffer une boisson ou des aliments) étaient ventilés dans les différentes pièces, permettaient la maîtrise de la température. Au plus un poêle était fabriqué avec une fonte épaisse, au plus cela permettait d'augmenter son rendement énergétique à chauffer l'atmosphère de sa pièce au cœur de l'hivers. Derrière les poêles, il y avait souvent une plaque de fonte adossée devant le mur.
- Si le mur n'était pas fait en briques réfractaires à se laisser décomposer par l'action de la chaleur, alors la plaque n'était pas apposée contre le mur: elle servait de pare-chaleur (une convection de part et d'autre de cette plaque devant théoriquement évacuer le trop plein de chaleur vers le haut, en dernier recours. La plaque apportait, là, une couche de protection supplémentaire au mur connexe).
- Dans le cas contraire, si le mur était fait "en briques réfractaires", alors la plaque de fonte était plaquée directement contre le mur, et ils formaient ensemble, ainsi, une réserve composite de calories pouvant être diffusées par conduction dans la pièce voisine.
L'inertie thermique combinée (de la fonte et des briques réfractaires) offrait un confort thermique grâce à leur capacité à accumuler puis à conduire avec un effet retard, la chaleur de manière homogène vers un autre emplacement, pour qu'elle s'y diffuse soit, de façon lente et horizontale à l'instar d'une bulle de réchauffement qui grossit au sein de l'air stable, soit plus brutalement par convection de bouffées de chaleur irradiantes et chaotiques vers le haut, lors d'une trop grande flambée).


031-la-cheminee.png
La cheminée.

Dans la pièce à vivre ou dans la cuisine, trône généralement une imposante cheminée avec, sculptée dans la pierre du fronton, le nom du opriétaire qui a fait construire la maison, voire son blason. Très souvent, cette cheminée est accompagnée d'un four agrémenté, lui aussi, de chambres de chauffes "en briques réfractaires", afin qu'elles ne se décomposent pas sous son effet.


028-l-escalier-de-la-cuisine.png
L'escalier à l'extérieur de la cuisine, au coin de la rue des prés et de la grand-rue de Fédry.

028-l-escalier-de-la-cuisine.png
Toiture en demi-croupes.

Au coin de la rue des prés et de la grand-rue de Fédry, existe une jolie montée d'escalier couverte. On y aperçoit aussi la naissance d'une ancienne pierre d'évier, caractéristique de cette contrée, surélévée de son oeil-de-boeuf. On voit également les toits avec leur découpe frontale en demi-croupe caractéristique de la Franche comté, demi-croupe qui est une croupe qui ne descend pas aussi bas que les longs pans d'une toiture: c'est un pignon dont le sommet est remplacé par une petite croupe. Il est dit que cette dernière servait à rendre la maison plus "cocon", refermée sur elle-même contre les frimas de l'hiver.


100-le-bistrot.png
Les "portes de granges". Ici, l'ancien bistro de Fédry au temps de Marcel et Marthe Robert.

Fédry arrangements des façades.png
Mini-étude de l'arrangement des façades à Fédry, dont les "portes de granges", ovales en leur sommet.

Plus la maison était ancienne, plus la fracalité des pierres utilisée était riche, et plus la quantité de travail par unité de bâti était conséquente (nombreux ajustements). Plus la maîtrise de la taille de la pierre a avancé (marteau + burin ==> marteau pneumatique maintenant), plus les pierres ont été régulièrement taillées, leur fractalité concomitamment appauvrie.


Fédry 53 croq le lavoir.png
Le lavoir de Fédry.

La couverture du lavoir de Fédry reprend des tuiles créées dans la région à l'instar d'autres identiques utilisées çà et là sur les toitures des habitations avoisinantes.